Le travail du Centre parlementaire au Burkina Faso a commencé après l’insurrection de 2014, au cours de laquelle l’Assemblée nationale a été détruit, ainsi que de nombreuses autres institutions essentielles. Le gouvernement transitionnel qui a émergé avait besoin d’un soutien pour se rétablir en tant qu’organe démocratique transparent et inclusif. Par le biais du PADEB (Projet d’appui à la démocratie au Burkina Faso), nous avons travaillé en collaboration avec l’Assemblée nationale afin de rapprocher les parlementaires à leurs électeurs et de rédiger un plan stratégique pour aider à guider les parlementaires dans cette reconstruction.
Le PROCAB (Programme commun d’appui à l’Assemblée nationale du Burkina) est notre projet en cours dans le pays, reprenant l’héritage du PADEB. Grâce à lui, nous encourageons l’inclusion, la modernisation de l’administration parlementaire et le renforcement des principales commissions de contrôle. En termes simples, nous travaillons à faire en sorte que l’Assemblée nationale soit compétente, responsable et inclusive.
Cela étant dit, cette année n’a pas été sans obstacles. Après l’élection du 22 novembre 2020, l’Assemblée nationale a connu un taux de renouvellement de près de 80 %, ce qui représente à la fois des défis et des opportunités pour le projet. L’orientation de ce nouveau groupe de législateurs sera essentielle pour que les progrès réalisés sous la dernière législature ne soient pas perdus.
De plus, cette election a vu le nombre total de femmes à l’Assemblée nationale passer de 13% à 6%, aggravant une situation déjà préoccupante malgré des efforts proactifs tels que le soutien que nous avons apporté à un projet de loi en faveur de quotas de femmes au Parlement, qui n’a malheureusement pas été adopté. À l’heure où les femmes du Burkina Faso sont les plus touchées par la pandémie, leurs perspectives, leurs connaissances et leurs expériences ne seront pas entendues à l’Assemblée nationale. Nous devrons travailler en collaboration étroite avec les femmes qui ont été élues et continuer à encourager une prise de décision intégrant le genre au sein du parlement. Nous continuerons à travailler avec les femmes qui ont été élues et à encourager une prise de décision intégrant le genre au sein du parlement. Nous continuerons à travailler avec les acteurs clés pour identifier et surmonter les obstacles afin de garantir que les réponses et les efforts de rétablissement bénéficient des forces que les femmes apportent à la table des négociations.
COVID-19 a exacerbé les problèmes de sécurité existants qui ont empêché les députés d’atteindre certaines parties du pays. Pour mieux relier les représentants à leurs électeurs, nous avons utilisé des programmes interactifs de télévision et de radio dans les langues locales, et nous avons contribué à fournir aux députés la technologie nécessaire pour dialoguer avec leurs électeurs sur des questions telles que les tensions intercommunautaires et les problèmes d’accès aux terres. Au total, nous avons contribué à la production de 18 programmes de radio interactifs sur la participation politique des femmes et la vie parlementaire, en plus de 8 programmes de télévision interactifs. Nous avons également rénové le site web de l’Assemblée nationale. Cela a permis de garantir que chacun ait la possibilité de faire entendre sa voix, même pendant la pandémie.
Dans les mois à venir, nous nous réjouissons de donner vie aux programmes suivants:
1. Examen post-législatif des lois adoptées dans les législatures précédentes
Nous travaillerons avec les parlementaires burkinabés pour examiner la qualité des lois adoptées par l’Assemblée nationale. L’objectif est d’examiner comment les lois ont été mises en œuvre avec les commentaires du gouvernement et des citoyens, de déterminer si elles sont toujours adaptées à leur objectif et, le cas échéant, de proposer des amendements ou des améliorations qui permettront aux lois de mieux refléter les besoins des citoyens et l’intention initiale des lois.
2. Révision et renouvellement du plan stratégique de l’Assemblée nationale
Le plan stratégique 2015-2020 a servi de point d’ancrage à de nombreuses décisions clés prises par le Parlement et a servi de référence à nombre de nos propres efforts pour soutenir l’Assemblée nationale. Alors que le plan stratégique atteint la fin de sa portée, il est temps d’évaluer l’impact du plan 2015 sur le Parlement et de préparer la rédaction d’un nouveau plan pour aider le 8e Parlement et ses dirigeants.
3. Préparation d’un recueil des lois adoptées par la 7e législature
Avec l’arrivée de tant de nouveaux représentants à l’Assemblée nationale dans le cadre de la 8e session de l’Assemblée nationale, il sera essentiel de préparer un recueil de lois pour les nouveaux députés afin de guider la création de la législation, de garantir qu’aucune nouvelle loi ne contredit les lois existantes et d’éviter les redondances.
4. Préparation des rapports sur l’héritage (sur le travail des commissions) à transmettre à la nouvelle législature.
Ces rapports documenteront les réalisations, les défis et les enseignements tirés par les commissions du 7e Parlement. Ils seront transmis au 8e Parlement et serviront de guides et de documents de référence lorsque les nouvelles commissions commenceront leur mandat.
PROCAB est financé par l’Union européenne, la Suède et la Suisse.
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